"Apprenez le zéro déchet pas à pas, sans culpabiliser"

Témoignage zéro déchet

Natacha du blog Heureux sans couches sur l’hygiène naturelle infantile

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Interview : Natacha du blog Heureux sans couches sur l’hygiène naturelle infantile. Le bébé exprime son envie de faire ses besoins ailleurs que sur lui-même

Aujourd’hui, je vous présente Natacha Guillaume du blog Heureux sans couches. Natacha pratique l’HNI c’est-à-dire l’hygiène naturelle infantile. En regardant autour de moi, je me suis rendue compte que l’HNI était peu connue et de ce fait souvent mal perçue. Ne l’ayant pas moi-même pratiqué pour mes enfants, je souhaitais interviewer une personne qui le vit au quotidien. Merci Natacha pour le temps que tu m’as accordé !

Laura : Bonjour Natacha, peux-tu te présenter ?

Natacha : Je suis Natacha, j’ai 32 ans. Je suis la maman d’une petite fille de 3 ans et d’un petit garçon de 1 an. Je les ai tous deux élevés en pratiquant l’HNI.

Laura : Comment as-tu connu l’hygiène naturelle infantile ?

Natacha : Je suis assistante maternelle. J’ai connu l’HNI à la suite de ma formation, en lisant un livre sur les signes du bébé. J’ai tout de suite accroché.  Alors, je me suis procuré “Sans couches, c’est la liberté” d’Ingrid Bauer, que j’ai lu quelque temps plus tard, pendant ma première grossesse.

Qu’est-ce qu’est l’HNI ou l’hygiène naturelle infantile ?

Laura : Peux-tu nous expliquer ce qu’est l’HNI ?

Natacha : L’HNI est une manière de communiquer encore différente avec son bébé. Il s’agit de tenter de comprendre quand le bébé exprime son besoin de faire pipi/caca afin de lui permettre de le faire loin de lui-même. Tous les bébés ont besoin de ça pour rester en bonne santé, en somme.

1- Comprendre à quel moment le bébé exprime son besoin

On peut se baser sur 3 choses pour cela :

  • les signaux que le bébé émet
  • ses rythmes et habitudes concernant l’élimination
  • notre propre intuition qui nous relie à notre bébé

2- Suggérer au bébé qu’il peut éliminer

Et lorsqu’on sait que le bébé veut éliminer, on n’a plus qu’à suggérer. On le tient en position au-dessus d’un réceptacle choisi, et on lui dit qu’il peut faire ses besoins. On utilise les mots “pipi/caca”, les signes bébé, un son suggestif comme “psss”…
Ce faisant, le bébé voit que l’on a compris son besoin, que l’on coopère avec lui. Et, il associe le moment où il fait, l’endroit, les mots/sons/signes avec les sensations perçues pendant l’élimination.

Il se mettra bien souvent à communiquer de manière plus forte car son besoin de base est de ne pas se faire sur lui-même, afin d’être en bonne santé. Il a grand besoin de ses parents pour ça.

“On peut commencer dès la naissance,
ou plus tard 🙂

Pourquoi pratiquer l’hygiène naturelle infantile ?

Le besoin naturel d'éliminer hni

Laura : Pourquoi  pratiques-tu l’HNI et quels sont les avantages ?

Natacha :

  • Pour le bien-être physique immédiat de l’enfant qui ne macère pas dans ses déjections.
  • Pour la communication très profonde et intuitive mise en place avec l’enfant, qui accentue d’autant plus le lien.
  • Avantages écologiques et économiques indéniables, car même en pratiquant avec couches, on en utilise toujours moins que sans HNI.

“L’enfant garde les sensations associées à l’élimination. Il ne connaît pas la cassure présente lorsqu’il porte des couches sans communication établie. Il sait lorsqu’il veut faire, lorsqu’il fait et ce qu’il fait. Les enfants élevés en HNI sont à l’aise avec leur corps, avec les fonctions d’élimination, dans leur sexualité. Ils ne font jamais pipi au lit une fois la continence acquise.
Comme l’enfant ne macère jamais dans ses déjections, il n’a jamais d’érythèmes fessiers.

Lorsque mon fils débute un érythème, car il y est très sujet, je peux le laisser totalement sans couches. La plupart du temps, je sais quand il veut éliminer. Il n’y a donc que peu de pipis qui s’échappent (jamais de cacas). À 10 mois, il disait “pipi” ou “caca” quand il faisait, et à 11 mois, il le disait avant de faire. L’HNI sans couches ne demande que peu d’énergie à ce moment-là, même si en sorties, je suis toujours plus vigilante que lorsqu’il porte des couches.

Avec ou sans couches, l’hygiène naturelle infantile est modulable

HNI avec ou sans couches

Laura : Peut-on tout de même utiliser des couches lorsqu’on pratique l’HNI ?

Natacha : On peut pratiquer sans couches, avec couches jetables, lavables, culottes de propreté, à temps partiel, à temps complet, que le jour, que la nuit, que chez soi… Bref, la pratique est très modulable et une fois qu’on a pris ses marques, cela évolue constamment mais l’enfant sait que si on ne pratique pas c’est que ce n’est pas le moment.

Les avantages de l’hygiène naturelle infantile

Laura : Y a-t-il des avantages qu’on n’imagine pas au départ ?

Natacha : On en apprend beaucoup sur la manière de communiquer de l’enfant en général :

“On sait lorsqu’il perce une dent ou qu’il est malade.

On voit le volume, l’aspect et la couleur des excréments (ce qu’on ne voit pas avec une couche, parole d’assistante maternelle). J’ai décelé une cystite chez ma fille, et une intolérance à l’amande (selles et urines produits en très grosse quantité et qui changent de couleur).

“Je sais tout-de-suite lorsqu’une dent perce car la peau des parties génitales s’irrite très vite, malgré le port de couches toujours sèches et les selles ont un aspect particulier.

Les avantages lorsque l’HNI est pratiquée sans couches

  • La motricité de l’enfant est libre, car non-entravé par un tissu.
  • Les coliques du nourrisson sont inexistantes, car le colon est toujours entièrement vidé.
  • Les reflux gastro-oesophagiens sont fortement diminués pour les mêmes raisons que citées plus haut.
  • L’avantage que beaucoup de parents ignorent est que c’est la manière la plus propre de s’occuper des besoins d’élimination des bébés. Ils pensent que les bébés font leurs besoins n’importe quand et n’en ont pas conscience, que cette conscience survient entre 2 ans et 3 ans et qu’avant c’est idiot de ne pas mettre de couches. Sauf que c’est faux !

Des exemples concrets…

Mon fils a la diarrhée à chaque poussée dentaire et moins il porte de couches, moins il y a de caca partout.

“Parfois, dans le pire des cas, il est en train de manger, il pète et je sais que quand c’est sonore comme ça que cela veut dire qu’il veut faire caca. On va aux toilettes et il fait ce qu’il a à faire et à chaque fois, je me dis “ouf, heureusement que je pratique l’HNI, je n’ai pas à nettoyer ça qui se serait étalé sur ses fesses, le pauvre chou, c’est vraiment pas cool et ça lui aurait tout irrité la peau en plus”.

Avant ses 10 mois je lui mettais tout le temps des couches même quand je pratiquais et je loupais 90 % des cacas. J’ai sauté le pas de le laisser cul nu chez moi, et depuis 99,9 % des cacas (il y a eu un début de caca par terre la dernière fois et le reste aux toilettes) et 95 % des pipis aux WC.

Ma fille à partir de 2 mois, âge auquel j’ai commencé l’HNI, n’a plus jamais fait caca dans sa couche. Entre 10 mois et 13 mois plusieurs pipis par terre ou dans la couche mais sinon ça allait. Complètement différent d’avec mon fils avec qui le démarrage a été plus compliqué.

Les inconvénients de l’hygiène naturelle infantile

Laura : Quels sont les inconvénients ?

Natacha : Le gros inconvénient est que la plupart des gens se fourvoient sur l’HNI et pense que :

  • C’est dur
  • Il faut être 100 % dispo (même en travaillant, on peut le faire seulement le soir et le week-end par exemple)
  • Il faut être tout le temps en train de guetter (c’est vrai seulement au début quand on apprend à communiquer avec le bébé)
  • Qu’on aura du pipi et du caca partout dans la maison (ce qui est parfois vrai, mais la plupart du temps on en a beaucoup moins que si on met des couches à son bébé comme quand ça déborde par exemple ce qui n’arrive que rarement en HNI même avec couches).
  • Qu’il est malsain de ne pas mettre de couches à son bébé et que le mettre au pot si jeune est traumatisant

Les inconvénients moins embêtants :

  • gérer sa peur du regard des autres
  • expliquer aux autres ce qu’on fait (très très dur!)
  • ne pas trop se prendre la tête car quand on voit que ça marche on veut tout le temps le faire et on peut se stresser (et stresser son bébé)

L’HNI : pas pour tous les parents

Laura : Est-ce que ça peut convenir à tous les parents ?

Natacha : Je pense que ce n’est pas fait pour les parents qui ont les croyances que j’ai citées plus haut même si on peut leur expliquer que c’est faux, ils ne le croient pas et croient que c’est mauvais pour eux et pour leur bébé, et ça c’est terrible, alors il ne vaut mieux pas qu’ils le fassent.

Des périodes plus difficiles que d’autres

Laura : Est-ce qu’il y a des moments plus difficile où on se dit qu’on n’y arrivera pas ?

Natacha : Le moment le plus difficile que j’ai vécu avec ma fille était entre 10 mois et 13 mois où elle a acquis la marche et a traversé ce qu’on appelle “la grève du pot“. En gros je voyais qu’elle voulait faire ses besoins mais elle refusait d’aller au pot. Elle voulait bien de temps en temps faire pipi dans la douche. C’est une période de crise qui s’apparente à la fameuse “période d’opposition“.

Avec mon fils ça a été plus difficile au début. J’avais l’impression pendant plusieurs semaines de ne pas pratiquer l’HNI car je ne lui proposais qu’une ou deux fois de faire pipi par jour et parfois aucun pipi ne sortait, tout dans la couche. Et 100% des cacas dans la couche :/ Mais maintenant ça roule un peu tout seul.

Les parents traversent en général une période de grève du pot à l’acquisition de la marche, et ont parfois du mal à démarrer comme moi avec mon fils, car il y a les suites de couches à gérer, le début de l’allaitement (la majorité allaite)… Ce sont les deux grosses phase difficiles que l’on rencontre très souvent.

L’hygiène naturelle infantile vue par les autres

Laura : En as-tu parlé à ton médecin ? A-t-il été compréhensif ?

Natacha : Je n’en ai parlé qu’à mon médecin homéopathe, pour le moment. Je lui disais que lorsque ma fille était constipée (elle l’a beaucoup été en tout début de vie, jusqu’à ce qu’on lui donne du lait végétal) je la portais avec son dos contre mon abdomen et je relevais ses genoux au-dessus des toilettes lorsqu’elle voulait faire caca et que cela la soulageait beaucoup car cela lui permettait de faire ses besoins, ce qui n’arrivait que partiellement ou pas du tout avec une couche. Elle m’a dit que c’était ce qu’il fallait faire.
Mon médecin traitant et le médecin de mes enfants n’en savent rien pour le moment. Je n’ai pas assez confiance en leur ouverture d’esprit.

Laura : Comment est perçu l’HNI à l’extérieur ? Comment as-tu été perçue en tant que parent ?

Natacha : J’ai été surprise et parfois déçue.

  • Certains sont admiratifs (ce qui ne me rend pas spécialement fière en fait vu que je trouve ça tellement naturel que je sais que le gens ne comprennent pas profondément ce que je fais)
  • D’autres ne le disent pas nécessairement mais on sent bien que je fais quelque chose qui ne sert à rien puisqu’il y a les couches, lol. Ceux-là ne comprennent rien et je n’en discute même pas, ils ne sont pas prêts.
  • Et d’autres encore pensent que c’est très dur et qu’ils ne pourraient pas. Voilà ceux-là non plus ne comprennent pas grand-chose mais au moins le dialogue est ouvert.

“Ma mère a compris assez vite que je savais quand mes enfants voulaient faire leurs besoins mais après je pense qu’elle ne sait pas le reste. C’est la personne qui en sait le plus de mon entourage.

Réussir à communiquer avec son bébé

Communication avec son bébé hygiène naturelle infantile

Laura : Y a-t-il eu des moments gênants en pratiquant l’HNI ? Des accidents ?

Natacha : Il y a des moments très gênants en HNI. Ce sont ceux où mes enfants font pipi par terre plusieurs fois d’affilé en présence de mon mari, que cela énerve. Un pipi, ça va, deux passe encore… Au troisième, il ne dit plus rien mais il se renferme et il est clairement énervé. Alors je mets une couche à mon fils (et je le faisais, à contrecœur pour ma fille) et je le vis mieux avec lui qu’avec elle. Ce genre de choses n’arrive qu’en présence de mon mari lorsqu’il est fatigué et qu’en hypersensible que je suis je pompe son stress.

“Il m’est difficile de capter les signaux et les rythmes de mes bébés, je me déconnecte d’eux, trop connectée à mon mari et du coup ça ne fonctionne plus.

Je pense aussi que parfois, je réponds inconsciemment à la croyance de mon mari qui veut que ce ne soit pas possible de savoir quand mon bébé me communique son besoin d’éliminer. Je ne sais pas. Toujours est-il que cela est arrivé une seule fois avec mon fils et plusieurs fois avec ma fille, donc il doit avoir foi en ce que je fais quand même.

Des mamans m’ont raconté être gênée quand leurs bébés faisaient pipi par terre. Selon le public, il y a des remarques plus ou moins désobligeantes :

  • Il est évident qu’on ne peut pas “toujours tomber au bon moment quand on propose à son bébé de faire pipi au pot“.
  • Il y aura “forcément un moment où il fera par terre“.

Ce qui est faux mais le sujet n’est pas là. Ce qui est gênant est de devoir se justifier lorsqu’on salit la moquette des amis. Alors que ça n’arrive que rarement à la maison par exemple.

Les besoins du bébé, au cœur de l’HNI

Laura : As-tu senti un bien être particulier de ton enfant ? As-tu senti que vous étiez plus en communion ?

Natacha : Question bien-être ma fille a réglé sa constipation en pratiquant l’HNI (et aussi en adaptant son lait). Un bébé constipé est comprimé dans sa couche. Il ne peut pas faire totalement ses besoins. Certains ne font plus du tout. Des selles restant trop longtemps dans le colon s’assèchent ce qui constipe… C’est un cercle vicieux !
Nous avons soigné les érythèmes fessiers de mon fils comme ça. Et ses reflux gastro-oesophagiens ont largement régressé (il fallait faire d’autres choses en plus, l’HNI ne suffit pas).
Le fait d’avoir soit une couche quasiment tout le temps sèche – car nous la changeons dès qu’ils font pipi ou dedans – soit rien du tout est évidemment un gage de bien-être. Ne pas macérer dans ses déjections c’est ce que demande tout bébé.

“Répondre à sa demande de faire ses besoins ailleurs que sur lui-même. Se sentir entendu dans sa demande. C’est, je pense, aussi très bon pour le bien-être physique comme psychologique.

Question communion, nous avons créé un lien très fort, c’est certain !

Pour aller plus loin sur l’hygiène naturelle infantile…

Laura : As-tu des livres à conseiller sur le sujet ?

Natacha : J’ai lu 4 livres que je conseille sans crainte :

Merci Natacha pour toutes ces explications très précieuses ! Si vous souhaitez en découvrir encore davantage, rendez-vous sur le blog de Natacha : Heureux sans couches. Si l’interview vous a plu, dites-le dans les commentaires et n’hésitez pas à le partager 🙂 


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Je suis Laura Bégot-Guégan, je vis en Bretagne et plus précisément dans le Finistère. Je suis mariée et mère de 3 enfants. En 2015, j’ai pris la décision de supprimer les déchets de la famille. Je ne suis pas particulièrement écolo, mais j’ai toujours été sensible au sort de notre planète et de nos descendants. Cependant, je pestais après tous ces gouvernements qui n’en n’ont rien à faire, qui restent les bras croisés à attendre que l’on continue un peu plus à s’auto-détruire. Le monde entier est concerné mais rien n’est fait. J’ai compris récemment que s’il l’on veut que le monde change, il faut commencer par être le changement que l’on veut voir. J’ai compris que l’on peut agir. N’ayons pas peur de sortir du cadre. Au contraire, sortons du cadre et construisons une nouvelle façon de vivre.

Une réflexion sur “Natacha du blog Heureux sans couches sur l’hygiène naturelle infantile

  • Marie

    Merci pour cette approche moins « rigoriste » que ce que j’avais pu lire. J’avais lu que pour que ça marche, il fallait que ce soit permanent, même la nuit. J’étais stressée, j’avais « la tête dans le caca » tout le temps, je ne pensais qu’à ça. Grosse satisfaction, ma fille aînée était propre à 18 mois. Bon, grosse « rechute » avec l’arrivée du deuxième et l’entrée à l’école. Mais c’est purement affectif, pas fonctionnel.
    Mon deuxième du coup je ne me suis pas pris la tête. Quand je voyais qu’il avait envie, je le mettais sur le pot. C’est tout. L’arrivée d’un troisième bébé « à l’improviste » a un peu chamboulé les projets, je ne lui ai retiré sa couche qu’à ses 20 mois. Mais l’acquisition est extrêmement rapide, surtout quand il voit que Maman est contente quand il réclame le pot.
    La petite dernière a 9 mois, je la mets sur le pot dans les « moments clés » : change, début et fin du bain, au lever. Ça a l’air de bien aller, je ne suis plus à l’affût, c’est quand même reposant.

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